Chère église,
Comment ne pas se pencher sur cet effroyable incendie qui, à peine un jour après le début de la « Semaine Sainte », s’est déclenché au sein de la Cathédrale de Notre Dame de Paris ? Depuis 800 ans environ, Notre Dame de Paris se veut un véritable sanctuaire d’art et d’histoire, classé au patrimoine mondial de l’humanité. Elle a été une source d’inspiration d’œuvres littéraires remarquables, elle a vu Napoléon 1er y être sacré empereur, elle a rassemblé un grand nombre de présidents et personnalités publiques, elle est une merveille architecturale, alors loin de moi la pensée de manquer de respect envers cet édifice dont la charpente, nommée la Foret, a vu ses poutres âgées de mille an, s’effondrer sous les flammes, après avoir abrité 8000 enfants juifs durant la seconde guerre mondiale.
Ceci étant dit, il y a de quoi s’interroger sur cet évènement qui fait la une de l’actualité et recueilli 700 million d’euros en moins de 24h00. Que dire de ces commentaires, rappelant que la cathédrale avec ses 1000 statues, ses 300 gargouilles, ses somptueux vitraux et son orgue au 8000 tuyaux ont été conçus pour rendre un plus bel hommage à Dieu ? Parmi les 14 million d’individus qui visitent « Notre Dame » par année, combien d’entre eux se préoccupent de l’œuvre de Christ ? Quel paradoxe qu’en cette période même de Pâques, il y ait tant d’attroupement et de générosité à l’égard de ce monument historique tout en se préoccupant pas ou si peu, de ce Christ bel et bien en mouvement tout au long de l’histoire humaine !
Encore une fois, je comprends et admire les 400 pompiers et les 200 personnes venus en renfort, pour lutter contre ces flammes pendant neuf heures durant. Malgré que cet emblème culturel prendra un grand nombre d’années avant d’être restauré, le président de la France a déclaré : « Nous la rebâtirons ! ». Ô combien je suis heureux de ce qu’il n’a fallu que trois jours à Jésus pour rebâtir le temple de sa vie, qui celui-ci ne peut être dévoré par aucune flamme, aussi infernale soit-elle ! Parmi les 30% d’œuvres sauvées, figure ce qui aurait été la couronne d’épine de Jésus, mais combien s’attachent à la couronne de gloire incorruptible du Ressuscité, en mesure de nous transformer à 100% et pour l’éternité ?! La grande leçon que je retire de ce désastre du 15 avril, c’est que là où les guerres et cataclysmes extérieurs n’ont pas eu raison de ce monument, en 8 siècles, une simple étincelle provenant de l’intérieur y est parvenue. Puissions-nous veiller à ce que nous autorisons de germer à l’intérieur des murs de nos cœurs et demeurons attachés à la relation de « Notre Père » plutôt qu’à la religion de « Notre Dame ».
Et qui, parmi les gens de sa génération, s’est soucié de son sort,
lorsqu’on l’a retranché du pays des vivants ?
Esaïe 53.8
Joyeuses Pâques,
Pst Phil.
Église du CEP
Tél. +33 7 71 81 51 46 – pasteurphil@lecep.info